LES PLANTES INVASIVES
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Les plantes invasives
La chronique des plantes invasives:
LA GRIFFE DE SORCIERE:
Aujourd’hui, dans la série des plantes invasives, on vous présente la Griffe de sorcière. Et oui, ce beau tapis de verdure parsemé de petites fleurs jaunes ou violettes est invasif ! Pourquoi me direz-vous ? Nous allons y venir, mais tout d’abord un peu d’histoire.
Aussi appelée figuier des Hottentots en référence à un peuple d’Afrique du Sud, son pays d’origine, ses feuilles sont mangées par les tortues et ses fruits dégustés par les babouins. On la retrouve dans les sols sableux où elle sert de cachette aux Cobras.
Cette petite plante grasse est très résistante au gel et n’a pas de prédateurs naturels en Europe (si ce n’est quelques rongeurs attirés par les fruits au goût acidulé). Elle a été introduite dans les jardins à titre décoratif et a rapidement colonisé les dunes du pourtour méditerranéen et la côte atlantique.
Malheureusement cette plante ornementale met en danger nos paysages ! Il a été montré que les tapis de griffe de sorcière induisent une diminution de la biodiversité végétale de moitié. Pour s’adapter à son milieu, elle émet des substances chimiques qui ralentissent l’activité des bactéries nécessaires à la bonne santé des sols. Ces substances rendent aussi les sols plus acides ce qui nuit aux plantes non adaptées.
Alors que faire si on possède des griffes de sorcière ?
L’idéal est de les arracher : leurs racines ne sont pas très profondes et sont faciles à retirer d’un sol léger. Une fois coupée, la griffe de sorcière doit être enfermée dans un sac poubelle et envoyée aux ordures ménagères. Elle ne doit pas être jetée avec les déchets verts ou mise au compost.
Quelle plante pour la remplacer ?
L’Armérie maritime, aussi appelée gazon d’Espagne, est typique des côtes naturelles bretonnes d’où elle tire son nom : « Armor » signifie en breton la côte, le pays de la mer. Menacée par la griffe de sorcière, c’est une espèce vulnérable. Elle pousse aussi bien sur les falaises en plein soleil que dans les terrains pauvres et sableux.
Le saxifrage, aussi appelé « Désespoir du peintre » en raison de sa floraison rose très légère, convient parfaitement pour couvrir une rocaille.
De même, la joubarbe est une petite plante succulente qui forme des rosettes souvent vertes aux nuances roses pourprées. Cette variété rustique supporte aussi bien le froid que la chaleur.
Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à visiter le site internet : http://espèces-exotiques-envahissantes.fr
LES RENOUÉES ASIATIQUES
Aujourd’hui dans la série des plantes invasives, on vous présente les Renouées asiatiques. Souvent regroupées sous le nom de Renouée du Japon, il en existe en réalité plusieurs comme la Renouée de Bohême ou de Sakhaline, toutes à la biologie et au mode de lutte identique.
Renouée du Japon
Importées d’Asie au 19ᵉ siècle pour agrémenter les jardins, on les retrouve aujourd’hui plutôt dans les milieux naturels dégradés comme les friches, les bords de route ou sur les rives de rivières polluées.
La renouée se développant précocement par rapport aux espèces locales et son feuillage étant très dense, elle empêche la lumière de passer et domine l’espace au sol en privant les autres plantes de soleil. Elle peut pousser jusqu’à 5 cm par jour !
Elle libère également des substances toxiques pour les autres plantes, ce qui assoie son emprise sur le sol et les espèces locales.
Le développement de la renouée entraîne ainsi une uniformisation des espèces végétales sous son feuillage et donc un appauvrissement des sols en nutriments.
Nos conseils :
• Ne pas disséminer la plante : proscrire tout gyrobroyage sur les massifs de renouée (projection alentour).
• Faucher régulièrement les tiges à 1 m de hauteur afin d’épuiser le rhizome, ou la piétiner !
• Éliminer en ORDURE MÉNAGÈRE (incinération), pas de compostage ni de tas !
• Ne jamais réutiliser les terres situées à proximité des massifs de Renouées d’Asie.
• Mettre en place une végétation concurrente.
Quelques suggestions :
Planter autour et dans le massif fauché des plantes arbustives à développement précoce et rapide (saule, sureau, noisetier) à 4 pieds/m². Pailler avec des déchets de tonte frais de plantes sauvages à développement rapide (clématites, ortie, etc.). Mettre en place des plantes rampantes locales à fort pouvoir couvrant.
Cette plante invasive est l’affaire de tous et ce n’est que collectivement que nous pourrons la freiner.
En Grande-Bretagne, il est interdit de vendre un terrain contenant cette Renouée !
Si vous en apercevez, vous pouvez indiquer sa localisation : https://sig.dinan-agglomeration.fr/cartes/atlasdelabiodiversite/
LE LAURIER PALME
Aujourd’hui dans la série des plantes invasives, on vous présente le laurier palme.
Invasion de laurier palme en forêt
Le caractère « invasif » d’une plante est défini par son impact. Une plante est ainsi classée invasive si :
• elle n’est pas originaire de l’habitat dans lequel elle prolifère ;
• elle impacte négativement l’écosystème dans lequel elle évolue (diminution de la diversité des espèces végétales et animales), la santé humaine et/ou les activités économiques.
Le laurier palme, tout comme le laurier sauce, fait partie des arbustes parfois qualifiés de « béton vert » car presque rien de pousse ni ne vit aux alentours de cette barrière.
Son feuillage dense bloque la lumière, prend tout l’espace racinaire disponible et si quelques végétaux téméraires tentent de s’implanter, ils sont vite découragés par sa sécrétion d’acide cyanhydrique.
Les graines du laurier palme sont transportées par les oiseaux dans les forêts alentours où il devient si nocif que des campagnes d’arrachage sont régulièrement menées en Bretagne. La communauté de communes Bretagne – Porte de Loire interdit même totalement sa plantation aux habitants.
Nos conseils si vous en avez chez vous :
• Si vous souhaitez le conserver : coupez ses fleurs avant la production de fruits et graines pour éviter sa dispersion.
• Si vous souhaitez vous en débarrasser : privilégiez l’arrachage. Sinon, vous pouvez également remplacer la haie en vous contentant de couper les troncs et de planter de nouvelles espèces entre eux.
• Créer une haie champêtre : composée de différentes essences arbustives, elle sert de lieu de vie à la faune locale.
Exemples de haies sur : https://www.atmosvert.fr/
Quelques suggestions d’arbustes à privilégier :
• pour abriter et nourrir les oiseaux : le prunellier, l’aubépine et le houx ;
• pour les pollinisateurs les arbustes fleuris : cornouiller mâle, saule marsault mais aussi le lierre, les lilas ou le Philadelphus ;
• pour les petits mammifères des touffus comme le noisetier ;
• pour les papillons : le Sureau noir (Buddleja ou Arbre à papillon à proscrire).
Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à visiter les sites internet suivants :
• http://especes-exotiques-envahissantes.fr/categorie-espece/flore/
• https://www.fredon.fr/bretagne/publications/plaquettes-st
• https://www.vegetal-local.fr/vegetaux-producteurs/recherche/massif-armoricain
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